lundi 11 avril 2016

BSG Papers : on pilonne le patrimoine !



En ces temps de Panama Papers, il pourrait sembler dérisoire de dénoncer ce type de scandale. Certes, il n'est pas question ici d'enrichissement personnel, mais plutôt d'appauvrissement collectif.

« Mettre au pilon : détruire les documents mis au rebut » nous dit le glossaire des bibliothèques.
Dans l’édition, on pilonne un stock de livres ou de numéros de revues quand ils n'ont plus aucune chance d'être vendus et que l'on manque de place.

C'est en tant qu'éditeur que la Bibliothèque Sainte Geneviève (BSG) s'apprête à pilonner.
En bibliothèque, avant de pilonner, il est d'usage de proposer les documents concernés en don aux bibliothèques et institutions publiques ou privées partageant notre mission de diffusion de la culture.

La BSG, elle, a choisi de pilonner des stocks d'ouvrages qu'elle a elle-même édités plutôt que de prendre la peine de les donner.


Lettre d'information de la Bsg du 4 avril 2016 (extrait)

Un exemple : Le rétablissement d'une architecture : honneur à Labrouste. Yves Peyré, photographies de Michel Nguyen. Bibliothèque Sainte-Geneviève, 2011 (25 Euros). 

 



De rapides vérifications permettent pourtant d'identifier de nombreuses bibliothèques ne possédant pas ce document.

En tout premier lieu, la Bibliothèque nationale de France, où le Dépôt Légal n'a semble-t-il même pas été fait puisque le livre est absent du catalogue. La BSG, dépositaire pendant plus d'un siècle d'un double du Dépôt Légal, source incontestable de la richesse de ses collections, est bien peu reconnaissante !
Au moment même où le quadrilatère Richelieu et sa grande salle de lecture construite par ce même architecte Henri Labrouste sont en pleine rénovation, un ouvrage sur la restauration du premier bâtiment qu'il a construit en intéresserait certainement plus d'un.




Hors la BSG, seulement cinq bibliothèques dans toute la France en possèdent un exemplaire dans leurs collections. Cette faible présence devrait inciter à une diffusion plus large.
Les collections de la BSG – comme celles de nombreuses autres bibliothèques – s'enrichissent régulièrement grâce aux dons. Pourquoi à notre tour ne pas donner ces ouvrages plutôt que les détruire ?
Voici quelques exemples d'établissements où cet ouvrage pourrait avoir sa place :
- la bibliothèque de l'ENSSIB et toutes les bibliothèques d'IUT Métiers du livre, spécialisées dans l'histoire des bibliothèques, 
- la bibliothèque de la Cité de l'architecture, qui a organisé en 2013 une exposition consacrée à Labrouste, l'INHA, ainsi que toutes les bibliothèques d'écoles d'architecture,
- les bibliothèques du réseau de la Ville de Paris, intéressées par l'histoire des monuments parisiens,
- les grandes institutions étrangères pouvant collaborer avec la BSG

Au-delà des bibliothèques, avant de pilonner, il serait possible de proposer des exemplaires aux architectes et historiens d'art venant des quatre coins du monde visiter ce bâtiment, et pourquoi pas aux différents publics de la bibliothèque, lecteurs ou visiteurs.
Cela contribuerait à la valorisation de l'histoire et du patrimoine de la BSG.

D'autres titres portant sur l'architecture et les collections de la bibliothèque risquent de subir le même sort.




La BSG est une bibliothèque de conservation, la richesse de ses collections en fait l'une des principales bibliothèques françaises, fréquentée tant par les étudiants que les chercheurs et le grand public. Certes, l'espace est limité, mais avant de détruire des livres neufs dans une urgence incompréhensible, il serait sage et responsable de prendre le temps de la réflexion.

La réalisation de cet ouvrage en 2011 a eu un coût, tous les acteurs de la chaîne du livre le savent bien : rémunération de l'auteur – ici salaire de l'ancien directeur ; droits d'auteur du photographe ; impression de plusieurs milliers d'exemplaires, diffusion. Diffusion défaillante puisque l'ouvrage n'est même pas présent sur Electre, ce qui explique la faiblesse des ventes.
Sa destruction aujourd'hui a également un coût.
Dans les deux cas, c'est de l'argent public qui est dépensé.

Conserver, communiquer, enrichir et valoriser, telles sont les missions des bibliothèques. Au moment où les ressources publiques se font rares, il semble judicieux de gérer le budget avec discernement.

Quand d'un côté la BSG pilonne des documents touchant à son histoire, et d'un autre décide de fermer sa salle de lecture ou de suspendre sa communication d'ouvrages pour privatiser ses espaces, nous nous interrogeons plus que jamais sur le sens de ses missions de service public.

Paris le 38 mars, ou 7 avril 2016
L'intersyndicale de la Bibliothèque Sainte-Geneviève
intersyndicale.bsg@gmail.com


Suivez-nous également sur notre page Facebook BSG Debout

jeudi 7 avril 2016

Au seuil de la Nuit debout


















En ces temps de Panama Papers, il pourrait sembler dérisoire de dénoncer ce type de scandale. Certes, il n'est pas question ici d'enrichissement personnel, mais plutôt d'appauvrissement collectif.

« Mettre au pilon : détruire les documents mis au rebut » nous dit le glossaire des bibliothèques.
Dans l’édition, on pilonne un stock de livres ou de numéros de revues quand ils n'ont plus aucune chance d'être vendus et que l'on manque de place.

C'est en tant qu'éditeur que la Bibliothèque Sainte Geneviève (BSG) s'apprête à pilonner.
En bibliothèque, avant de pilonner, il est d'usage de proposer les documents concernés en don aux bibliothèques et institutions publiques ou privées partageant notre mission de diffusion de la culture.

La BSG, elle, a choisi de pilonner des stocks d'ouvrages qu'elle a elle-même édités plutôt que de prendre la peine de les donner.


Lettre d'information de la Bsg du 4 avril 2016 (extrait)

Un exemple : Le rétablissement d'une architecture : honneur à Labrouste. Yves Peyré, photographies de Michel Nguyen. Bibliothèque Sainte-Geneviève, 2011 (25 Euros). 

 



De rapides vérifications permettent pourtant d'identifier de nombreuses bibliothèques ne possédant pas ce document.

En tout premier lieu, la Bibliothèque nationale de France, où le Dépôt Légal n'a semble-t-il même pas été fait puisque le livre est absent du catalogue. La BSG, dépositaire pendant plus d'un siècle d'un double du Dépôt Légal, source incontestable de la richesse de ses collections, est bien peu reconnaissante !
Au moment même où le quadrilatère Richelieu et sa grande salle de lecture construite par ce même architecte Henri Labrouste sont en pleine rénovation, un ouvrage sur la restauration du premier bâtiment qu'il a construit en intéresserait certainement plus d'un.




Hors la BSG, seulement cinq bibliothèques dans toute la France en possèdent un exemplaire dans leurs collections. Cette faible présence devrait inciter à une diffusion plus large.
Les collections de la BSG – comme celles de nombreuses autres bibliothèques – s'enrichissent régulièrement grâce aux dons. Pourquoi à notre tour ne pas donner ces ouvrages plutôt que les détruire ?
Voici quelques exemples d'établissements où cet ouvrage pourrait avoir sa place :
- la bibliothèque de l'ENSSIB et toutes les bibliothèques d'IUT Métiers du livre, spécialisées dans l'histoire des bibliothèques, 
- la bibliothèque de la Cité de l'architecture, qui a organisé en 2013 une exposition consacrée à Labrouste, l'INHA, ainsi que toutes les bibliothèques d'écoles d'architecture,
- les bibliothèques du réseau de la Ville de Paris, intéressées par l'histoire des monuments parisiens,
- les grandes institutions étrangères pouvant collaborer avec la BSG

Au-delà des bibliothèques, avant de pilonner, il serait possible de proposer des exemplaires aux architectes et historiens d'art venant des quatre coins du monde visiter ce bâtiment, et pourquoi pas aux différents publics de la bibliothèque, lecteurs ou visiteurs.
Cela contribuerait à la valorisation de l'histoire et du patrimoine de la BSG.

D'autres titres portant sur l'architecture et les collections de la bibliothèque risquent de subir le même sort.




La BSG est une bibliothèque de conservation, la richesse de ses collections en fait l'une des principales bibliothèques françaises, fréquentée tant par les étudiants que les chercheurs et le grand public. Certes, l'espace est limité, mais avant de détruire des livres neufs dans une urgence incompréhensible, il serait sage et responsable de prendre le temps de la réflexion.

La réalisation de cet ouvrage en 2011 a eu un coût, tous les acteurs de la chaîne du livre le savent bien : rémunération de l'auteur – ici salaire de l'ancien directeur ; droits d'auteur du photographe ; impression de plusieurs milliers d'exemplaires, diffusion. Diffusion défaillante puisque l'ouvrage n'est même pas présent sur Electre, ce qui explique la faiblesse des ventes.
Sa destruction aujourd'hui a également un coût.
Dans les deux cas, c'est de l'argent public qui est dépensé.

Conserver, communiquer, enrichir et valoriser, telles sont les missions des bibliothèques. Au moment où les ressources publiques se font rares, il semble judicieux de gérer le budget avec discernement.

Quand d'un côté la BSG pilonne des documents touchant à son histoire, et d'un autre décide de fermer sa salle de lecture ou de suspendre sa communication d'ouvrages pour privatiser ses espaces, nous nous interrogeons plus que jamais sur le sens de ses missions de service public.

Paris le 38 mars, ou 7 avril 2016
L'intersyndicale de la Bibliothèque Sainte-Geneviève
intersyndicale.bsg@gmail.com


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vendredi 1 avril 2016

Manifestation du 31 mars 2016 contre la loi "travail"




Bienvenue sur le blog BSG en lutte, expression libre des personnels de la Bibliothèque Sainte-Geneviève


(créé un premier avril mais ce n'est pas un poisson)